ALERTE - Collectif de 38 associations - Il est urgent de booster le plan interministériel
ALERTE = 38 fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion membres de la Commission lutte contre la pauvreté de l’UNIOPSS 30 collectifs inter-associatifs locaux présents dans 14 régions.
APRES DEUX ANS DE PLAN PLURIANNUEL INTERMINISTERIEL DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE : Il est urgent de booster le plan et de le territorialiser !
D’après les dernières statistiques de l’INSEE, 8,5 millions de personnes vivaient en France en 2012 sous le seuil de pauvreté, soit 13,9 % de la population, contre 8,7 millions en 2011 (14,3 % de la population). Il y aurait donc 200 000 personnes pauvres en moins en un an, du fait de la baisse du revenu médian de la population. Cette évolution de la pauvreté monétaire est corroborée par l’examen de la pauvreté en conditions de vie : celle-ci concernait 12 % de la population française en 2012, contre 15 % en 2004, selon l’INSEE. Ces chiffres sont surprenants car ils sont contraires à l’observation des services sociaux et des associations. Ainsi, par exemple, l’aide alimentaire a concerné en 2014 environ 3,5 millions de personnes, soit une augmentation de 10 % entre 2012 et 2013. Le plan pauvreté n’a pas fait reculer sensiblement la pauvreté mais a sans doute permis d’amortir un peu le choc de la crise économique pour les plus fragiles. Mais la mise en œuvre du plan n’a pas pu empêcher une intensification de la pauvreté : les pauvres sont de plus en plus pauvres et sont de plus en plus éloignés du seuil de pauvreté (987 €). Le plan a pour ambition de changer la conception même de la manière de lutter contre la pauvreté, en ne la traitant plus comme un phénomène à la marge appelant des réponses spécifiques, mais comme le résultat de l’ensemble des politiques publiques, qui doivent chacune viser l’accès de tous au droit commun. Après une première année où le gouvernement a incontestablement donné vie à la forte inter-ministérialité du plan, qui est l’un de ses apports les plus originaux, grâce à un pilotage effectif par Matignon, l’impulsion interministérielle et la dynamisation de l’ensemble par Matignon semble avoir nettement fléchi. ALERTE attire l’attention des Pouvoirs publics pour que le plan reste bien l’affaire du gouvernement tout entier, sous la houlette du Premier ministre. Il ne suffit pas de confier cette mission à un Ministère chargé de la lutte contre l’exclusion. Il faut que celui-ci ait une compétence interministérielle. Certes tous les ministères concernés par le plan prennent des mesures mais on aimerait sentir plus nettement le souffle et l’orchestration de Matignon.
Documents complet : Bilan alerte 2ans plan lce vf 26 janvier2015 bg fs pdf 1